Pâques

Le pâté de Pâques est un pâté en croûte à la viande, dans lequel on y incorpore des œufs durs au centre de la farce, ce qui laisse entrevoir un joli visuel à la découpe. Vous pouvez le manger en entrée, chaud ou froid avec une salade verte. La tradition veut que ce pâté de Pâques soit dégusté pour la fête de Pâques en hommage aux origines religieuses du territoire.

Le pâté de Pâques est aussi appelé goguenion ou goguenioche en Touraine et en Poitou. Ce patois ne vous est peut-être pas familier. A l’époque, on appelle un goguenion, un mélange de fruits cuits formant un pain de fruits, que l’on incorpore entre deux pâtes. Ce mot vient de gogue, qui signifie “ventre d’animal”. Vous comprenez mieux le nom patois du pâté de Pâques, composé de farce à la viande entre deux pâtes feuilletées, formant un véritable pain à la viande.

Recette du pâté de Pâques d’Adeline

transmise par sa grand mère (Extrait du site « Deux-Sèvres tourisme »)

Ingédients

  • 2 pâtes feuilletées
  • Entre 6 et 8 oeufs selon le moule + 1 jaune
  • 800g de viande hachée : moitié veau, moitié porc
  • 1 bouquet garni
  • 1 oignon piqué de clous de girofle
  • 1 échalote
  • Sel
  • Poivre
  • Du 4 épices
  • 1 cuil. à soupe de vin blanc ou madère

Préparation

Faire cuire la viande hachée en pâté dans une grande poêle à feu doux, avec le bouquet garni, l’oignon piqué de clous de girofle, l’échalote, une pincée de sel, du poivre et du 4 épices selon votre goût, et le vin blanc, pendant 1h à 1h30.
Petite astuce pour les plus pressés, on peut remplacer la viande par du pâté marmite qu’il faut simplement faire fondre avec les aromates.
Pendant ce temps, faire durcir les oeufs.
Lorsque le pâté à un peu refroidi, étaler une première pâte, mettre le pâté dessus puis les œufs coupés en 2.
Recouvrir avec la seconde pâte et souder les bords entre eux. Badigeonner le dessus avec un jaune d’oeuf.
Placer une petite cheminée au centre et enfourner à 200° pour 30 minutes environ.


Les œufs, les cloches.

L’œuf est un symbole de vie, de fécondité et de renouveau.
La tradition a plusieurs origines. La première remonte à l’Antiquité, bien avant l’ère chrétienne. Il n’était alors pas question d’œuf en chocolat mais de vrais œufs de poule. Au début du printemps, saison de renaissance de la nature, les Perses et les Égyptiens s’offraient des œufs de poule, symbole de vie et de fécondité, comme porte-bonheur. Les œufs étaient décorés en signe d’espoir d’une vie nouvelle.
À l’instauration du Carême, au IVe siècle, l’Église interdit la consommation d’œufs durant la période de jeûne. Dans les campagnes, pour les conserver, on les ébouillantait et coloriait les coquilles des plus vieux. Arrivé à Pâques, à l’issue de cette période d’abstinence, on consommait tous ces œufs accumulés. L’œuf devient alors le symbole de fête après les longues semaines de restriction.
C’est enfin au XIXe siècle, grâce aux progrès techniques et l’apparition des moules, que les premiers œufs en chocolat sont produits.

Les cloches, autre symbole, plus religieux cette fois. Les cloches rythment la vie quotidienne en sonnant les heures et pour l’angélus. Elles marquent les événements de la vie : baptêmes, mariages, enterrements. Elles donnaient aussi l’alerte en sonnant le tocsin.
Elles se taisent du jeudi saint au jour de Pâques pour honorer la mort du Christ. C’est donc pour expliquer ce silence aux enfants, que l’on disait les cloches parties pour Rome et qu’elles revenaient annoncer la résurrection du Christ le jour de Pâques, chargées de friandises.


Dictons sur les Rameaux et Pâques

Parpallunn jàune avant l’Ousanne fét portaé chauçes pi mitanes
Papillon jaune avant les Rameaux fait porter bas et gants

Pendant la maèsse dau Raméas, le vent chi buffe buferat tote l’annaïe
Le vent qui souffle pendant la messe des Rameaux soufflera toute l’année.

Oubedon Dau coutai qu’o bufe le vent pendant la maèsse do Rameas, le buferat pedant quarante jhous
Selon la direction d’où souffle le vent pendant la messe des Rameaux, il soufflera durant quarante jours.

Si le matin do vendrdi sent at ine jhelaé, chelles do moé de maé jheleront pas les vegnes
Si le matin du vendredi saint, il y a une gelée, les gelées du mois de mai ne gèleront pas les vignes

Si o mouille à Pâques, lé fruts vinront bén pauvrement
S’il pleut à Pâques, la récolte de fruits ne sera pas abondante.

Quant lé uméas sunt en flleur à Pâques, o lé ine annaie de bllai
Quand les ormes sont en fleurs à Pâques, c’est le signe d’une année de blé

O  faùt pas garrochaé do chails le jhou de Pâques si te veùt trouvaé do nics
Il ne faut pas jeter de pierres à Pâques si tu veux trouver des nids (c’était une recommandation qu’on faisait aux enfants)

Que le seye taôt oubedon  que le seye tar, Pâques ét torjou den la pllène lune de mar
Qu’il soit tôt, qu’il soit tard, Pâques est toujours dans la pleine lune de mars

Faère Pâques avant lé Raméas
Avoir un enfant avant d’être mariée


Traditions

  • La semaine sainte (des Rameaux a Pâques) toutes les femmes des villages alentours allaient faire cuire leurs galettes dans le four à bois au lieu dit (LA PAIX) ferme construite après la guerre 14/18, la seule qui possédait un four qui existe toujours.
    Des tartes aux pruneaux, aux abricots, gâteaux sec, ce qu’on appelait gâteaux de Pâques, gâteaux secs fourrés aux pruneaux
    Le dimanche de Pâques c’était pour la famille et à partir du lundi, on faisait le tour de tous les voisins pour déguster les galettes. Cela pouvait durer toute la semaine !
    Cette tradition a duré jusque dans les années 1970. Ensuite chaque famille faisait cuire dans son propre four.
  • les papillons jaunes étaient appelés cache mitaines, signes du printemps.

Les commentaires sont fermés